ARPOZ … his story

Si les « plates » te parlent, alors on est sûrement de la même génération, la première que j’ai vu était celle de mon pote Jean-phi aka « Deon ». On est au milieu des années 80, les sons circulent alors en K7, quelques vinyles US sont accessibles en import. De rares radios diffusent du hip hop. C’est donc essentiellement par les rencontres et les relations que les découvertes de son se font.

Pour moi le rap commence à l’époque du collège, j’avais commencé à me passionner pour la House Music, je m’étais équipé de platines, table de mixage, ampli, enceintes pour animer des soirées. Par équiper, entendre squatter le matos de mon beau-père qui avait bon goût en la matière. On est milieu des années 80, et des passerelles se créées entre House Music et le rap. Que ce soit la House de Chicago, avec des titres comme « Turn up the bass » de Tyree Cooper, ou « Promised Land » de Joe Smooth, ou côté House UK avec des morceaux comme le Hit « Rock da house » des Beatmasters avec les Cookie Crew en featuring, ou le titre « Megablast rap » de Bomb the Bass avec Merlin en featuring. Ce flow m’a de suite interpellé, je commença donc à m’intéresser à ce hip hop, et tout naturellement mon 1er maxi 45t sera « Females » des Cookie Crew. Les scratchs, les samples, le beat, le flow, le dynamisme … Tout y était, une révélation.

A partir de là, je délaisse la House Music au profit du Hip Hop, et les rencontres de la vie me permettent de diversifier mon écoute. Je suis à cette époque porté sur le son « Natives tongues » avec les Jungle Brothers, De La Soul et A Tribe Called Quest. Arrivé au lycée, je rencontre Ollie (aka DJ Kaine) arrivé tout droit de Toronto (Canada) avec dans ses bagages musicaux des groupes tels que NWA, CPO ou encore 3rd Bass. Il avait l’avantage d’être tri langue, et me traduisait et expliquait certains lyrics. C’est encore lui qui m’a fait découvrir des artistes plus underground comme les FuSchnickens ou The Afros. En plus du son, nous partagions la passion du dessin, du graph. Mais je ne peux pas parler d’Ollie sans parler de JM. En plus d’être un des gars les plus drôles que j ai rencontré, il était celui du groupe qui reproduisait le mieux les chorégraphies diffusées sur YoMTV qu’il enregistrait sur VHS. Mais JM c’était aussi des discussions très sérieuses sur la condition des noirs, après une écoute de « Fear of a black planet » de Public Enemy. Voilà le terreau de la graine hip hop qui allait grandir en moi.

A la fin du lycée, début des années 90, je vis l’âge d’or du hip hop au côté de mon inséparable homie Kris-1. A cette époque les CD avaient débarqué, et les imports de son US se multipliaient. Nous passions notre temps à nous échanger nos CD avec les découvertes du moment. J’étais très axé sur le son westcoast avec des artistes comme Spice 1, Mc Eiht, Ice Cube, 2Pac, Dr Dre, Snoop Dogg, Tha Dogg Pound … Kris-1 m’a ouvert au son eastcoast avec les productions DJ Premier de l’époque, O.C., Jeru The Damaja, M.O.P., Group Home , ainsi que Mob Deep, Nas et C-N-N … et le son southside émergeant avec les Outkast ou encore Goodie Mob. Cette époque était assez euphorique d’un point de vue musical, la rivalité eastcoast/westcoast favorisant les productions pour affirmer leur suprématie. Malheureusement, l’issue de cette rivalité conduira à la perte successives des deux meilleurs rappeurs 2Pac et Notorious B.I.G.. Au final, c’est le Dirty South qui sortira vainqueur, et ce pour les décennies à venir.

Aux débuts des années 2000, l’Internet a tout changé, notamment avec le site Napster. Un pan immense, inaccessible jusqu’à lors s’ouvrait à nous. Tout ce qui se passait (musicalement parlant) de l’autre côté de l’Atlantique était là à portée de clic. De quoi devenir fou. Aujourd’hui c’est quelque chose de commun notamment grâce aux plateformes musicales telles que Deezer, Spotify ou encore Soundcloud, mais à l’époque c’était une révolution. Et pour des assoiffés de découvertes c’était le temps qui manquait pour explorer toutes les pistes qui s’offraient à nous. La découverte de nouveaux artistes s’est fait essentiellement par capillarité en partant de ceux que l’on adorait, on écoutait les productions des artistes qui gravitaient autour, puis on élargissait le cercle. C’est à partir de ce moment là que sont nées les ARPOZ Selecta, elles regroupaient par thématique les centaines de morceaux à ne pas louper. Les regroupements thématiques se faisait par style, par ambiance, par région. L’objectif était d’alimenter les potes de pépites dégottées principalement sur la toile.

Selecta

Pendant ce temps, les rencontres dans le monde du travail ont continué d’alimenter ce puit sans fin de collecte de gemmes. Une pensée pour Vava avec son prêt des 1ers albums de 2Pac et Ice Cube, pour Coco et ses prêts de CDs de New Jack Swing, pour Oliver pour le prêt de sa collection d’album de Cypress Hill, pour Xav (aka DJ Icaze) et ses « incontournables » qui m’a ouvert sur la Soul et Funk Music, pour Jani et ses précieux conseils rapologique, pour Don Francesco (aka Fep Pef) riche de ses connaissances rapologiques. Et puis sans oublier mes fistons CL2MS et OctoYoshi qui me maintiennent à flot, m’évitant de tomber dans un larmoyant « c’était mieux avant ! », non c’était juste différent et c’est justement ce qui est existant, c’est de suivre cette évolution !!!

Bref, cela fait plus de 20 ans que ces sélections de gemmes sont transmises gratuitement, par CD, par clé USB, par transfert. Cette envie de découvrir et partager est toujours vive aujourd’hui. Et c’est sous l’impulsion de mon jeune fils OctoYoshi qu’est né le site Arpoz-Selecta.com, afin de partager avec le plus grand nombre, nos découvertes, nos coups de cœur, nos Selecta … So, enjoy !!!