Vory – Who Don’t Like Me
« Who Don’t Like Me », sorti le 08 novembre 2024, est un single de Vory.
La Trap, née dans les quartiers bouillonnants du Sud des États-Unis au tournant des années 2000, est devenue bien plus qu’un simple sous-genre du hip-hop : elle incarne le battement de cœur sombre et impitoyable d’une génération. Ses basses lourdes, ses hi-hats frénétiques, et ses rythmes syncopés sont devenus la bande-son de millions de jeunes à travers le monde, reflétant à la fois la brutalité de la vie dans les rues et la quête incessante de succès.
À l’origine, la Trap était une musique de survie. Elle tire son nom des « traps », ces quartiers où les dealers de drogue opéraient, confrontés quotidiennement à la violence, à la pauvreté et à un système qui les marginalisait. Les paroles des pionniers de la Trap, comme T.I., Gucci Mane et Young Jeezy, étaient des récits crus de cette réalité, dépeignant sans fard les défis et les dilemmes moraux rencontrés dans ces environnements.
Musicalement, la Trap se caractérise par des beats percutants, souvent construits autour de la légendaire boîte à rythmes Roland TR-808, qui produit des basses profondes et retentissantes. À cela s’ajoutent des hi-hats rapides, des snares claquants et une utilisation fréquente de l’autotune pour créer des lignes mélodiques hypnotiques. Ce style sonore minimaliste mais complexe offre une toile de fond parfaite pour des flows souvent nonchalants, mais imprégnés d’une intensité palpable.
En parallèle de l’explosion de la Trap, un autre sous-genre a émergé du côté de Chicago la Drill. Si la Trap expose la violence et la survie dans les quartiers du Sud, la Drill, menée par des artistes comme Chief Keef, Lil Durk et King Louie, reflète l’urgence et la brutalité des rues de Chicago. La Drill partage de nombreuses similarités avec la Trap en termes de sonorités lourdes et répétitives, mais ses rythmes sont encore plus saccadés, ses paroles souvent plus sombres, et l’ambiance générale est plus lugubre. Les deux genres se croisent souvent dans leur capacité à capturer une réalité crue, mais la Drill met davantage l’accent sur la violence immédiate de la rue.
Alors que la Chicago Drill a jeté les bases, son influence a traversé l’Atlantique pour donner naissance à la UK Drill, qui s’est ancrée dans les quartiers de Londres. Mais, qu’il s’agisse de la Drill ou de la Trap, ces deux sous-genres partagent un point commun : une volonté de dépeindre la dureté de la vie, à travers une production lourde et percutante.
La Trap s’est diversifiée au fil des ans. Bien que le genre soit né dans les ghettos, il a évolué pour embrasser des thèmes variés allant de la fête et du luxe ostentatoire à l’introspection et la douleur émotionnelle. Des artistes comme Future, Migos, et Travis Scott ont repoussé les limites de la Trap, introduisant de nouveaux éléments sonores, visuels et narratifs qui ont révolutionné le genre.
Au-delà de la musique, la Trap a eu un impact culturel majeur, influençant la mode et la culture populaire à grande échelle. Son esthétique visuelle et sonore s’est infiltrée dans des genres comme la pop, l’électro, et même le rock, témoignant de sa capacité à transcender les frontières musicales. Les beats de Trap sont aujourd’hui omniprésents, et des producteurs comme Metro Boomin et Zaytoven ont contribué à solidifier son empreinte mondiale.
Si la Trap et la Drill sont souvent critiquées pour leur glorification apparente de la violence ou de la criminalité, elles offrent en réalité une forme brute d’expression, un miroir de la société dans laquelle elles sont nées. C’est cette dualité, entre célébration de l’opulence et dénonciation de la marginalisation sociale, qui fait de ces genres des forces puissantes dans le hip-hop contemporain.
Qu’il s’agisse de la Trap qui domine les clubs ou de la Drill qui fait vibrer les rues, ces sous-genres sont devenus les porte-étendards d’une musique viscérale, un son du présent qui continue de résonner à travers le monde.