ENTERGALACTIC

Initialement prévu comme une série animée, ENTERGALACTIC est finalement sorti ce 30 septembre sous la forme d’un « événement spécial » de 92 minutes sur Netflix pour accompagner la sortie de l’album éponyme de KiD CuDi. Cette animation musicale est l’œuvre de Kenya Barris et de Scott Mescudi (véritable nom de KiD CuDi), réalisé par Fletcher Moules.

ENTERGALACTIC reprend tous les éléments d’une comédie romantique basique, mais la mélancolie et la sincérité qui se dégage de sa direction artistique pétillante et de ses personnages en font un film d’animation tendre et envoûtant, à l’image de son auteur et de sa musique qui rythme cette histoire d’amour.

ENTERGALACTIC est étroitement lié à KiD CuDi, de par sa musique, pour preuve la scène d’ouverture, planante et psychédélique, correspond en tout point au thème d’intro de son 8ème album. Tout au long ce projet musical et visuel les morceaux rythment la narration, avec des mélodies qui regroupent les différents styles du chanteur : rap, électro, rock alternatif ou encore R’n’B.

Le scénario, écrit par KiD CuDi, Ian Edelman et Maurice Williams s’articule autour d’un coup de foudre entre deux jeunes artistes noirs qui vivent à Manhattan (New York) : d’un côté, Jabari un jeune grapheur devenu dessinateur de bande dessinée, qui a emménagé dans un immense loft à Manhattan après avoir obtenu un contrat chez un gros éditeur de comics, et de l’autre, Meadow une talentueuse et charismatique photographe qui prépare une importante exposition dans une galerie. Comme une évidence, les deux personnages se rencontrent, se découvrent, apprennent à vivre ensemble et à mettre de côté leurs difficultés pour se faire confiance et s’aimer.

Là où ENTERGALACTIC se distingue, c’est par son audace stylistique (entre rendu numérique, bande dessinée, street art et jeu vidéo) et son animation éclatante, qui amène de l’énergie, de la lumière et de l’émotion à une histoire déjà vue. À l’instar du héros, qui utilise les rues et les murs de la ville pour laisser libre cours à sa créativité, le réalisateur Fletcher Moules présente un New York fantaisiste, avec des nuances de bleu, de rose, d’orange et une palette de couleurs vibrante. L’esthétique des dessins évoquent fortement ceux de Spider-Man : New Generation.

En sorte, ENTERGALACTIC condense tout ce que KiD CuDi a déjà évoqué dans sa musique, sa propre histoire avec une vision peut-être plus idéaliste que d’habitude : son arrivée à New York, sa notoriété soudaine, sa signature dans un gros label, son alter ego maléfique, sa recherche du bonheur et sa quête du grand amour.

ENTERGALACTIC n’est pas un objet promotionnel (de même que l’album « ENTERGALACTIC » n’est pas une bande originale de cette animation) mais bel et bien un long-métrage d’animation à part entière, qui existe avec sa propre histoire. Cette balade romantique entre film et musique, rêve et réalité, amour et complications, créé un monde envoûtant, poétique et réconfortant, comme celui de KiD CuDi.