People Nation

People Nation : l’histoire d’une alliance née dans les prisons de Chicago

Informations générales

  • Nom complet : People Nation
  • Fondé en : 1978
  • Localisation actuelle : Chicago et autres régions des États-Unis
  • Alliés : Tous les membres de la People Nation Alliance
  • Rivaux : Tous les membres de la Folk Nation Alliance

Aux origines d’un affrontement historique

À la fin des années 1970, le paysage criminel de Chicago se restructure en profondeur. En 1978, Larry Hoover, figure influente du gang Black Gangster Disciple Nation (BGDN), fédère plusieurs organisations criminelles sous la bannière d’une nouvelle alliance : la Folk Nation. Ce regroupement, bien organisé, ambitionne de dominer le système carcéral et d’étendre son influence jusque dans les rues.

Face à cette montée en puissance, ses principaux rivaux — les Black P. Stones, les Latin Kings et les Vice Lords — décident de riposter. En réaction, ils fondent la People Nation, une coalition destinée à contrebalancer l’hégémonie de la Folk.

Initialement composée d’une poignée de gangs, la People Nation s’élargit progressivement, intégrant de nouveaux groupes attirés par l’idée d’une protection collective. Alors que les deux alliances se disputent les quartiers de Chicago, les gangs restés neutres se retrouvent souvent isolés, contraints tôt ou tard de rejoindre l’un des deux camps. À la charnière des années 1980, la People Nation revendique déjà plus de 100 000 membres actifs.

De l’univers carcéral à la conquête des rues

Longtemps confinée au milieu pénitentiaire, la People Nation amorce dans les années 1980 une offensive pour s’imposer dans les rues de Chicago. Ce passage de l’ombre à la lumière la place en confrontation directe avec la Folk Nation, elle aussi décidée à asseoir sa domination par tous les moyens — légaux ou violents.

Durant cette décennie, l’alliance maintient une relative cohésion. En cas de conflits internes entre gangs alliés, un conseil inter-alliances est chargé de désamorcer les tensions. Ce système de médiation permet d’éviter l’implosion, mais ne suffit pas à contenir la montée des rivalités.

Plusieurs affrontements éclatent malgré tout. Parmi les plus marquants, la guerre entre les Latin Kings et les Satan Deuces se prolonge jusqu’en 1990, alimentée par des querelles territoriales et des actes de défi répétés. Les luttes intestines finissent par affaiblir l’alliance. À l’aube des années 1990, la People Nation entre dans une phase de fragmentation.

Une influence toujours présente

Les années 1990 marquent un tournant : de nombreux gangs prennent leurs distances avec la People Nation, choisissant la neutralité ou fondant de nouvelles coalitions. Malgré ces scissions, l’organisation conserve une assise solide, forte de plus de 150 000 membres à travers les États-Unis.

Contrairement à l’époque où appartenir à l’une des deux grandes alliances criminelles semblait incontournable, le crime organisé à Chicago est aujourd’hui davantage morcelé. Une multitude de petits gangs émergent, souvent indépendants des structures historiques.

Néanmoins, la People Nation continue d’exister et de peser dans les réseaux criminels. Ses membres se livrent à une palette d’activités illicites : racket, trafic de drogue et d’armes, prostitution, mais aussi vols, cambriolages et crimes violents, dont meurtres et agressions. Malgré les mutations du paysage criminel, l’héritage de la People Nation demeure solidement ancré dans les rues de Chicago.