Songs From the Hole : quand le hip hop brise les murs de la prison

À 15 piges, James « JJ’88 » Jacobs commet l’irréparable : il ôte la vie à quelqu’un. Trois jours plus tard, son propre frère est abattu. La rue lui a appris la douleur avant même qu’il ait le temps de devenir adulte. Aujourd’hui, enfermé à vie avec deux perpétuités sur le dos, James « JJ’88 » Jacobs balance son testament artistique : « Songs From the Hole ».

On parle pas juste d’un album « Songs From the Hole EP ». C’est un docu musical visuel, une plongée directe dans sa psyché. Entre sons, récits, notes de journal et storytelling brut, JJ’88 expose sa vérité sans filtre. Ici, pas de bling, pas de façade. Juste un mec qui rappe avec ses tripes depuis une cellule. Chaque track sonne comme une confession, chaque mot claque comme un coup de barreau. JJ’88 écrit comme il respire, en mode journal intime, mais version rap : brut, poétique, spirituel.

Le projet, c’est pas juste un album. C’est une expérience hybride : docu visuel + sons + récits perso. Derrière, on retrouve Contessa Gayles, déjà connue pour avoir donné une voix aux oubliés du système carcéral (« The Feminist on Cellblock Y »), et le producteur engagé Richie Reseda. Ensemble, ils mélangent souvenirs réels, rêves, dialogues intimes et sons originaux de JJ’88. Résultat : une œuvre hybride, entre docu et rêve éveillé, où l’art devient une arme de libération.

Le résultat ? Un OVNI dans le game. JJ’88 nous démontre que, même enfermé à vie, l’esprit reste libre quand il a le micro en main. « Songs From the Hole » c’est le genre de projet qui te rappelle pourquoi le hip hop est né : transformer la souffrance en puissance, donner la parole à ceux que personne n’écoute, et prouver que l’art peut sauver des vies.

JJ’88, c’est la voix de ceux qui n’ont pas le mic. Et son cri, tu peux pas l’ignorer.